Les fautes d’orthographe et les glissements de langage se rencontrent régulièrement au fil des courriels et notes échangés au bureau. À vrai dire, il suffit d’un instant d’inattention pour que des expressions comme « en vue de » et « en vu de » fassent irruption dans le texte. Alors, pourquoi cette confusion persiste-t-elle si fréquemment, en particulier lorsqu’il est question d’emails professionnels ou de rapports à remettre en urgence ? Voilà justement toute la raison de ce guide : démêler la logique derrière ces tournures et permettre à chacun de retrouver l’assurance d’un vocabulaire précis.
En approfondissant votre connaissance des subtilités du français, il devient aussi intéressant de consulter les pièges de l’orthographe sur les verbes irréguliers. Ce type de ressource apporte souvent une aide complémentaire, notamment lorsqu’on souhaite perfectionner sa maîtrise des règles et éviter les fautes répétitives.
Pourquoi ces expressions créent-elles une telle confusion ?
Difficile de ne pas se perdre entre « en vue de » et « en vu de », surtout en situation d’urgence où la relecture passe parfois au second plan. L’erreur classique arrive vite : on pense utiliser la formule standard, mais une lettre glisse, et voilà le mal commis. D’ailleurs, beaucoup gardent la mémoire d’un message envoyé à toute l’équipe – et relu par le manager – truffé de ces petits oublis qui auraient pu être évités. En français, chaque mot a son sens et, pour ces deux tournures, il s’agit de bien cerner ce qu’on souhaite exprimer avant de choisir.
C’est une habitude à adopter progressivement : penser au contexte, au message et à l’intention derrière chaque phrase. Par exemple, rédiger une demande d’autorisation, préparer un exposé ou même répondre à un client nécessite de faire la distinction entre projet à venir et état des lieux actuel. Et puis, il faut avouer que le système scolaire ne s’attarde pas toujours sur la subtilité des locutions, ce qui explique que l’on retrouve ces confusions partout, même chez des rédacteurs chevronnés.
« En vue de » : une expression orientée vers un objectif
La formulation « en vue de » sert avant tout à exprimer une intention tournée vers un futur immédiat ou lointain. C’est l’équivalent d’un objectif préparé, d’un but à atteindre. Illustration simple : « En vue de renforcer l’équipe, le recrutement a été lancé. » L’expression reste invariable et correspond à une démarche proactive. Autrement dit, elle prépare le terrain, elle introduit une action à suivre.
Un cas vécu se retrouve souvent dans le milieu des ressources humaines : le responsable RH écrit « En vue de former les nouveaux arrivants, un webinaire sera mis en place. » Ici, tout indique que le résultat est à venir. Il est donc logique et pertinent d’utiliser « en vue de » lorsque l’on souhaite présenter une action future, axée vers une préparation ou une intention.
Cette locution s’emploie aussi bien dans des lettres de motivation, des mails internes ou des rapports. Très souvent, les formules pré-rédigées contiennent cet outil linguistique, preuve que son usage est répandu, et son sens clairement orienté vers l’action à accomplir. Il suffit parfois de remplacer mentalement « en vue de » par « avec pour objectif de » pour vérifier que la phrase fonctionne.
« En vu de » : démêler l’erreur fréquente
« En vu de » figure parmi les confusions les plus courantes : elle semble légitime au premier abord, mais elle n’a pas de fondement grammatical reconnu. « Vu », participe passé du verbe « voir », ne s’intègre pas dans cette tournure. Ce mélange inconscient provient sans doute de la proximité sonore et de la rapidité d’écriture. D’ailleurs, certains outils de correction ne parviennent pas toujours à signaler l’anomalie, preuve qu’elle passe entre les mailles du filet.
Bien souvent, c’est au moment de relire la phrase haut que l’erreur saute aux yeux – « En vu de la réunion, le dossier… » ne sonne pas juste. C’est un réflexe à développer : lire chaque tournure en se demandant si elle porte la bonne signification. Cette technique fonctionne pour débusquer d’autres fautes, comme « au vue de ». En réalité, la forme correcte est « au vu de », avec « vu » au masculin singulier, non pas « vue ».
Au sein d’un service administratif, on observe régulièrement que la confusion se glisse dans des modèles de documents utilisés par plusieurs membres de l’équipe. Une seule faute, copiée-collée, et voilà l’erreur propagée. La vigilance et la transmission des bonnes pratiques prennent alors toute leur importance.
Focus sur « au vu de » : différence avec « en vue de »
L’expression « au vu de » s’appuie sur l’idée de constat, d’analyse fondée sur des faits observés. Il ne s’agit donc pas de préparer une action, mais de se baser sur un état ou un ensemble de données pour décider ou commenter. Un exemple courant : « Au vu de ses résultats, l’entreprise envisage une nouvelle stratégie. » Cela implique qu’une analyse a été menée et qu’une décision va en découler.
« Au vu de » intervient dans des rapports de fin de projet, des synthèses ou des comptes-rendus. Contrairement à « en vue de », elle souligne la prise en compte d’une réalité concrète. Il est conseillé de distinguer nettement les deux formules en gardant à l’esprit leur fonctionnement : l’une projette dans l’avenir, l’autre s’attache à l’existant.
Pendant une réunion, il n’est pas rare d’entendre la phrase « Au vu de la situation actuelle, nous devons adapter nos méthodes. » Voilà un bon moyen de saisir la nuance en contexte réel : le constat prime sur l’action anticipée.
Mémorisation : comment éviter les fautes courantes ?
Des astuces simples peuvent aider à fixer durablement la distinction entre ces expressions :
- Penser à « en vue de » lorsque l’on parle d’un projet, d’une intention, d’un objectif à atteindre.
- Utiliser « au vu de » pour rappeler une analyse, une observation, un bilan effectué.
- Relire ses phrases en remplaçant la tournure par une phrase synonyme pour vérifier la cohérence du sens.
Concrètement, un quiz, même informel, entre collègues ou lors d’une séance de formation interne, pousse à mémoriser les différences. Il n’est pas rare qu’un employé corrige son collègue par hasard, révélant ainsi une confusion persistante sur des expressions pourtant simples. Cette entraide, bienveillante et progressive, développe une culture de l’écriture plus rigoureuse.
Erreurs à bannir : petit rappel
Certains pièges semblent mineurs mais peuvent s’installer dans les habitudes :
- Employer « en vu de » dans un courriel officiel ou une demande administrative.
- Écrire « au vue de » lors de la rédaction d’un rapport ou d’un compte-rendu de réunion.
- Alterner sans raison entre « en vue de » et « au vu de », brouillant ainsi le propos.
Pour contrer ces glissements, un conseil valable consiste à relire systématiquement chaque phrase, surtout celles qui comportent des tournures figées ou des formules toutes faites. Progressivement, la vigilance permet d’éviter la répétition de ces erreurs, qui s’avèrent dommageables pour l’image professionnelle ou le sérieux du propos.
Les synonymes : une aide précieuse
L’utilisation de synonymes apporte une souplesse d’écriture intéressante. Ainsi, « en vue de » peut se reformuler par « afin de » ou « dans l’objectif de » pour varier le style. De même, « au vu de » se transforme aisément en « en raison de » ou « compte tenu de », ce qui dynamise le texte tout en clarifiant sa signification.
- « En vue de réussir la mission » pourrait devenir « Afin de mener à bien la mission ».
- « Au vu de la météo » s’écrira avantageusement « Compte tenu des conditions météorologiques ».
Ce recours aux synonymes évite la lassitude de la répétition et permet d’adapter le discours à l’audience visée, qu’il s’agisse d’un rapport formel, d’une lettre de motivation ou simplement d’un message destiné à clarifier une situation logistique.
Les points essentiels à retenir
Quelques éléments à garder en mémoire pour assurer une rédaction irréprochable :
- Réserver « en vue de » à l’expression d’une intention ou d’un projet à conduire.
- Privilégier « au vu de » lorsqu’il s’agit de tirer un bilan ou de poser une analyse.
- Mettre définitivement de côté « en vu de » et « au vue de », qui n’ont pas leur place dans la langue écrite soignée.
Un dernier conseil venu d’expériences partagées par des formateurs : ne jamais hésiter à demander à un pair ou à consulter les outils linguistiques en cas de doute, car un simple réflexe suffit souvent à éviter une maladresse persistante.
Une dernière anecdote : l’impact d’un mot mal écrit
Il arrive que l’utilisation malheureuse de « en vu de » dans un courriel destiné à la direction déclenche une remarque immédiate. Parfois, le simple fait de se relire à voix haute permet de repérer ce type d’erreur, qui risquerait autrement d’entamer la confiance placée dans le rédacteur. Il est vrai qu’un correcteur automatique peut rater certaines coquilles, mais l’œil humain, entraîné à la vigilance, a l’avantage du contexte – et de l’intention derrière chaque phrase.
En résumé, consacrer quelques instants à la relecture et à la réflexion sur le sens des tournures employées se révèle bénéfique, pas seulement pour l’image que l’on projette, mais aussi pour la clarté des échanges écrits. Un email bien construit, à l’aide de ces recommandations, marquera positivement l’esprit du destinataire.
Avec ces repères, la rédaction gagne en précision et rassure, que ce soit pour un rapport, une lettre ou un simple message informatif.
Sources :
- lefrancais.eu
- larousse.fr
- cnrtl.fr
- bescherelle.com

