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cartable

Quelle est l’origine du mot cartable ?

Aujourd’hui, la définition du mot cartable ne fait aucun doute. Selon Larousse, le cartable est un « sac à poignées ou à bretelles dans lequel les écoliers mettent leurs cahiers, livres, etc. ». Mais le cartable n’a pas toujours été le conteneur tendance des lourds manuels de nos chères têtes blondes. Découvrez l’histoire et les évolutions du cartable au fil des siècles.

Le mot « cartable » : Une origine latine

L’étymologie du mot “cartable” vient du latin médiéval chartabulum qui désigne un contenant à papier. Le terme chartabulum provient lui-même du latin classique charta, désignant la carte ou la feuille de papier. A l’origine, le cartable est donc un objet destiné à ranger des feuilles et il s’apparente plutôt à une pochette ou un grand portefeuille. Il pouvait aussi servir de sous-main tout en contenant des feuilles. Le mot “cartable” tel que nous le connaissons aujourd’hui n’apparaît qu’en 1900 dans le dictionnaire, sous la définition de “sac en cuir pour écoliers”. Dans certaines régions les termes de carte ou carton sont encore utilisés pour désigner le cartable, fidèles à l’origine latine classique.

Le cartable, du XIXème à nos jours

Le premier cartable est une besace

Apparu au XIXème siècle, le cartable est d’abord un sac à bandoulière porté sur l’épaule, à la manière d’une besace ou d’une gibecière comme celle des chasseurs. Les cartables sont alors confectionnés artisanalement, le plus souvent en toile, par la maman ou par une personne du village. Ils contiennent généralement une ardoise, un plumier, parfois un livre. Le cartable sert aussi aux écoliers qui viennent de loin pour y ranger leur casse-croûte. En effet, à cette époque il n’y a pas encore de cantine.

Arrivée des premières bretelles

Ce n’est qu’au XXème siècle que le cartable évolue. La bandoulière laisse place à une poignée ainsi qu’à des bretelles, qui permettent aux élèves de le porter sur le dos. La matière des cartables change aussi puisque la toile est remplacée par du carton bouilli et du cuir. Dans les années 50, le cartable se standardise et les modèles se ressemblent tous, laissant peu de place à la fantaisie. Le cartable de tout écolier est alors une serviette en cuir à rabat de forme rectangulaire, tout ce qu’il y a de plus classique.

L’offre s’élargit et le casse-tête commence

Puis le marketing est passé par là. L’offre s’est diversifiée au profit de modèles de tailles, de formes, de matières et de couleurs variées. Le cartable se modernise, se dote de plusieurs compartiments, de poches zippées, de fermetures à scratch ou encore de roulettes. Héros de dessins animés, effigie de grandes équipes sportives, logos publicitaires, la créativité des industriels est sans limite. C’est ainsi qu’à chaque rentrée des classes, des millions d’élèves, de maternelle, de primaire, de collège et de lycée arpentent les rayons de nos hypers pour dénicher LE cartable qui protègera efficacement leurs fournitures scolaires fera sensation auprès des camarades de classe.

Le cartable de demain sera-t-il numérique ?

Le cartable du futur promet de modifier en profondeur le sens du mot cartable. Les avancées technologiques de ces dernières années ont introduit la dématérialisation dans notre quotidien. Le cartable numérique ne contient donc plus de trousse ni de stylos, et encore moins de cahiers et de classeurs.

Les avantages du cartable numérique

Les manuels scolaires de chaque élève sont stockés sur un espace virtuel, ainsi que toutes les ressources nécessaires à son année scolaire. Les avantages d’un tel dispositif sont multiples :

  • Allègement des sacs d’école ;
  • Simplification des mises à jour lors des modifications des programmes ;
  • Facilitation de la communication entre professeurs, parents et élèves ;
  • Introduction de ressources interactives et de documents audio ou vidéo, rendant l’apprentissage plus ludique.

Le poids du savoir

En janvier 2008, un bulletin officiel émanant du ministère de l’éducation attirait vivement l’attention des acteurs de l’enseignement sur le poids excessif du cartable des élèves, évoquant même un problème de santé publique pour nos enfants. Un collégien en classe de 6ème ou 5ème transporte un sac d’école qui pèse en moyenne 8,5 kilos, ce qui représente environ 20 % de son poids. Cette circulaire insiste sur l’importance de trouver des solutions pour alléger les cartables des écoliers et évoque l’idée d’un support numérique. L’objectif ? Réduire de moitié le poids du cartable, responsable de nombreuses pathologies dorsales telles que la scoliose. Cette année-là, si l’on s’en réfère au bulletin officiel, cinquante classes de 6ème ont eu la chance d’expérimenter le cartable numérique, compilant tous les manuels d’une année scolaire dans un e-book de moins de 300 grammes. Depuis ce bulletin officiel, le cartable numérique est entré dans la vie de nombreux collégiens, lycéens et étudiants. Cependant, il est loin de s’être généralisé et nombreux sont les élèves qui transportent encore un cartable trop lourd pour eux.

Du chartabulum de nos ancêtres à l’accessoire de mode qu’il est aujourd’hui en passant par la musette en toile de nos aïeux, le cartable a fait du chemin. Mais le choix est si vaste à présent qu’il n’est pas toujours facile de concilier l’esthétique et la tendance suivie par les élèves, surtout les ados, avec la solidité et la fonctionnalité attendue par les parents. Mais il y a fort à parier que le cartable a encore quelques belles années scolaires à vivre avant d’être sacrifié sur l’autel du numérique.